Le Symposium de sculpture de Saint Jean de Chépy change d’ère
Entre l’édition du quinzième anniversaire d’ArtChépy en 2022 et la quinzième édition de 2023 – crise sanitaire oblige… -, le Symposium de sculpture de Saint Jean de Chépy aura donc tout simplement changé d’ère. D’abord parce qu’à l’automne 2022, l’association ArtChépy, qui avait vu le jour en 2007 pour porter ledit symposium, est devenue ChépyTerra afin d’ajouter à l’animation culturelle et à la création artistique l’étude et la valorisation du patrimoine ainsi que la préservation de cet environnement exceptionnel.
Ce quinzième symposium d’une déjà longue tradition d’éclectisme généreux est par conséquent devenu le premier d’une autre époque, d’une nouvelle décennie et d’un nouveau projet.
Fidèle à l’héritage musical autant que patrimonial des fondateurs d’ArtChépy, l’équipe de ChépyTerra a en effet décidé de lancer Ré si do, destiné à célébrer également la place de l’eau dans la (bonne…) fortune agricole et industrielle de ce territoire comme dans l’histoire de la statuaire.
Plus que jamais soucieuse de « faire communauté » à l’aune de valeurs simples, chaleureuses, mais exigeantes, elle a demandé à deux anciens pensionnaires dudit symposium en 2012, Vincent Gontier et François Weil, d’en signer la première réalisation, toujours en continuant de profiter de cet « ailleurs » que leur offre le domaine pour continuer d’expérimenter.
Aussi est-ce à quatre mains qu’ils signent FWVG XXXIV, une œuvre de plus de seize mètres dont la puissance normative autant que matricielle contraste singulièrement, dans la grande prairie du domaine, avec l’éphémère fragilité du mouvement, de ses mouvements…
Ces contrastes, Jean-Luc Agne les pousse à leur(s) extrémité(s) avec sa première sculpture pour laquelle il a choisi d’explorer toutes les possibilités de la tenségrité, poursuivant ainsi le sillon ouvert en leur temps par Chantal Atelin et Bernard Blaise autour de la sculpture du vide et de la transparence de la matière en faisant avec Tenségrité 1.3.4, œuvre profondément poétique.
Et pour que cette communauté d’artistes prenne tout son sens, il nous a enfin semblé indispensable que Raymond Jaquier, le fondateur dudit symposium avec Henri Martinenghi, participe à cette quinzième édition. Fidèle à la formule de Jean Jaurès selon laquelle « c’est en allant vers la mer que le fleuve reste fidèle à sa source », Raymond Jaquier aura pleinement joué le jeu en signant, non sans humour, Kashimiru, une œuvre en bois – un séquoia de Tullins-, lui qui travaille d’ordinaire d’abord la pierre et ensuite le métal.
Encore convient-il de s’imprégner aussi de tout l’univers de ces artistes. Ce sera le but de l’exposition La sculpture dans tous ses états qui s’efforcera de proposer, à l’occasion du vernissage de ce XVe Symposium et de nos Journées Portes ouvertes au cœur des Journées européennes du patrimoine, leurs petits formats les plus significatifs. Pour mieux comprendre d’où viennent les œuvres du Chant des sculptures…
Et cela en partenariat avec nos amis d’ArtLabCity, association qui s’efforce de diffuser la sculpture monumentale dans l’espace public en Occitanie comme en Provence-Alpes-Côte d’Azur.
Car c’est en réseau que nous ferons (encore plus…) communauté…
Philippe GONNET
Président de ChépyTerra
Tenségrité 1.3.4 de Agne
Kashimiru de Raymond Jaquier
FWVG XXXIV de François Weil et Vincent Gontier