Le signe, l’ouverture et la promesse…tel aurait pu être le titre de ce douzième Symposium de sculpture.
Car avec La Mue d’Ophiuchus, Jérôme Bayet prolonge la Voûte Céleste du château de Saint Jean de Chépy en développant, à partir du Serpentaire, un treizième signe du zodiaque pour le moins syncrétique. Ce faisant, il prouve à l’évidence que le patrimoine le mieux compris n’a de sens que dans l’accomplissement de la création contemporaine. Et cette Mue d’Ophiucus fait d’autant plus signe qu’il s’agit de la première oeuvre polychrome du Chant des sculptures.
Non loin de là, les Pierres levées d‘Isabelle Valfort, qui s’inspirent de l’immémoriale spiritualité du site de Göbekli en Turquie – on est là quelques…70 siècles avant les premières pyramides égyptiennes ! -, ouvrent une nouvelle porte des possibles pour ArtChépy. Entre terre et ciel, énergie tellurique et quête cosmique, vibration des éléments et élan des silhouettes premières, Isabelle Valfort fait ici oeuvre de pontife en s’efforçant de relier encore et toujours des univers apparemment distendus, voire séparés.
Il ne restait plus à Bernard Didelle qu’à ériger dans l’axe de ces deux œuvres son Hommage à Stendhal, Le Rouge et le Noir pour que le rythme de ce Duo s’élève comme une promesse, claquant dans l’espace avec l’évidence, matricielle autant que normative, d’un manifeste. Cette vigie veille désormais de toute sa sobre et élégante autorité sur cette douzième édition comme sur l’ensemble du Chant des sculptures…