Robert Pierrestiger

Notre ami, le sculpteur internationalement reconnu Robert Pierrestiger s’est éteint à 86 ans à Gillonay, près de la Côte Saint André en Isère.
Enfant de Paris, né en 1926, est envoyé en Auvergne à 14 ans, durant la dernière guerre, où il découvre la dure condition de garçon de ferme. A 17 ans, après s’être engagé dans la Résistance, il rejoint à pied le monastère de la Grande Chartreuse, pour y trouver un peu de paix et de lumière. Il y restera neuf ans, avant de rejoindre le chemin de l’usine.
« Les Pères m’ont tout appris. A prier, à me cultiver, à travailler de mes mains… Je leur dois tout. », répète-t-il.
S’il doit quitter l’ordre pour raisons de santé, Robert a toujours gardé un étroit contact avec les Chartreux. Ce sont eux qui lui passent ses premières commandes de sculptures – ses vierges ornent des églises et maîtres-autels.
En 1968, ils l’envoient aux Etats-Unis dans le Vermont pour y concevoir les plans intérieurs et le mobilier de leur unique monastère sur le continent Nord américain.
Revenu en France, il continue une vie bien remplie, se mariant plusieurs fois.
Suivant sa vocation et devenu architecte et sculpteur, il n’arrêtera pas de tailler la pierre, créant des œuvres d’une grande sensualité, travaillant depuis plus de vingt ans dans son atelier de Gillonay et exposant son travail dans de nombreux lieux, aussi bien en France qu’en Algérie, au Liban, Chine, Maroc, Egypte, Burkina Faso, Espagne ou Taïwan.
Robert Pierrestinger a été très présent à Saint Jean de Chépy y créant plusieurs œuvres et parrainant le 6ème Symposium de Sculpture en 2012, aux côtés de ses amis Raymond Jaquier, François Weil, Vincent Gontier, Philippe Ongena, Jiri Kovanic et Barthélémy Toguo. Lors de l’édition 2013, il nous avait encore fait l’honneur de sa présence.
Henri Martinenghi, son ami de longue date, a recueilli sa dernière confidence : « Tu sais, mon frère, je suis très très heureux. ».

Photo Sébastien Pecques

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