Né en 1950 à Paris, Cité des fleurs aux Batignolles, Bernard Blaise vit… sur la Blaise, dans l’Eure-et-Loire. Après des études « sans drame ni éclat », ce fils de modiste se rêve architecte paysagiste et atterrit dans… la mode – notamment chez Dior. Mais ce passionné « de nature et d’esthétique » finira par voler de ses propres ailes artistiques, considérant que « quitte à ne pas en tirer grand-chose, autant faire ce qui me plaît ! »
Rosarum rosis rosis
Ce XIIIe Symposium de sculpture d’ArtChépy aura fourni à Bernard Blaise l’occasion de créer son premier Chromocyte en suspension, passant ce faisant de « la vapeur au sol » au « nuage en l’air ». Cette nouvelle sculpture de la série créée en 2018 – qui succédait à celle des Ectoplasmes – devait initialement jouer au sol des effets d’une nature particulièrement en verve à l’orée des nouveaux espaces mis à la disposition d’ArtChépy par le domaine pour la décennie qui s’ouvre. Découvrant le site, le sculpteur a émis l’idée de créer une illusion supplémentaire en suspendant légèrement son Chromocyte. Et puis, arrivé à la grande prairie, il a désigné du doigt les arbres laissant apparaître la ligne de crête : « Ce sera là ! » Dans tout bon symposium, c’est toujours l’intelligence du lieu qui prévaut…
Assemblant ses huit modules, Bernard Blaise a souhaité baptiser cette composition Rosarum rosis rosis en hommage à l’univers de Jacques Brel. Reste que cet éphémère latiniste montre et démontre à quel point la déclinaison et l’esprit de système peuvent aboutir à une pure poésie, toute de légèreté et de puissance évocatrice, lorsque leur maîtrise permet d’atteindre l’âme d’une langue.
Car cette sculpture est (presque…) moins qu’elle ne révèle…