Isabelle Valfort

« Native de Grenoble, je vis et travaille à Saint Sixte, dans le massif de la Chartreuse. D’une formation, en partie aux Beaux Arts de Grenoble, et de recherches personnelles, est né un travail sur le mouvement, les formes issues du corps, exaltation de la liberté. Premier cheminement vers la mémoire qui marque ma démarche, un travail avec des objets de récupération, éléments où s’entremêlent la mémoire des objets, des êtres, et une nouvelle histoire à construire. Cheminement qui se poursuit, allant vers une mémoire intime et culturelle à travers différentes créations, où le matériau utilisé est en résonance avec le sujet. De cela est né un travail avec le ciment, mémoire de Grenoble, sur plusieurs thèmes dont « Exode », exode des peuples d’hier et d’aujourd’hui, en résonance avec notre propre marche. Depuis, d’autres réalisations, gardant l’humanité comme fil conducteur ont vu le jour. »

Cette plasticienne réalise un travail de sculptures en créant des personnages de tailles différentes mais avec des postures ou des mouvements qui peuvent nous troubler, des expressions souvent bouleversantes, le tout dans des tons de gris dont la sobriété renforce un aspect mélancolique. Pour elle, “les œuvres racontent l’humanité, le souffle, l’ombre et la lumière.

Pierres Levées

Si Isabelle Valfort a choisi de s’inspirer des constructions du site de Göbelki Tepe – au sud-est de la Turquie, en territoire kurde, non loin de la Syrie -, c’est sans doute pour jeter encore une fois un pont entre notre monde et celui qui advient, celui qui est passé, celui qui s’enfuit et celui qu’une obscure promesse rend tout à la fois rassurant et menaçant.

Se référant à cette expression d’une spiritualité première – nous sommes…70 siècles avant les premières pyramides égyptiennes ! – , Isabelle Valfort convoque donc tous les signes d’un passage immémorial pour tracer aujourd’hui encore une voie, sa voie entre ce qui est, ce qui fut et ce qui va advenir.

 

texte : Philippe Gonnet

photographies : Agne