Christian Armandy

Taurine

Christian Armandy

Christian Armandy, de la sobriété à la radicalité

Né en Allemagne, Christian Armandy grandira dans diverses villes de France, au gré des affectations de son militaire de père – Bordeaux, Paris, Limoges, le Nord…

« A quinze ans, j’ai commencé à regarder les livres d’art. J’étais fasciné par la peinture, mais surtout par la sculpture de Michel-Ange. J’ai essayé de faire pareil à ma petite échelle avec un bout de bois… », s’amuse-t-il dans un sourire qui lui tient lieu de rire.

Ses parents ne contrarieront ni ne favoriseront cette vocation naissante, qui mettra du temps à s’affirmer. « Je me souviens qu’on allait voir des expositions au Louvre… », esquisse-t-il dans ce même sourire discret qui habille son élégance.

Christian poursuivra « des études techniques d’informaticien. » Mais à vingt-cinq ans, trois ans après avoir été embauché, il s’apercevra que cette voie n’est pas la bonne et optera pour un emploi dans la culture. Ou plus exactement le théâtre, ce qui lui permettra de dégager suffisamment de temps pour développer son art dans son petit atelier parisien.

Au Théâtre national de la Colline – puisque c’est de lui qu’il s’agit… –, Christian côtoiera les plus grands trente années durant. « J’y ai vu les mises en scène de l’immense Claude Regy et Maria Casarès dans son dernier rôle… », concède-t-il dans cette sobriété qui semble caractériser autant sa personnalité que son art.

Une sobriété qui fleure bon l’économie de moyens. Pour toujours plus de radicalité ?

Taurine ou l’énergie en tension contenue

C’est peu dire qu’on aperçoit la blanche Taurine de loin, bien avant qu’on la voie dialoguer avec les noires Tu(r)bulences de Maurice Hache – qui ont pourtant participé à la localisation de son implantation –, à la jonction des œuvres de ce XVIe Symposium de sculpture et de celles l’acte II de Ré si do que sont venues jouer ce printemps les œuvres de Vanessa Notley (Royaume-Uni), Bob Van der Auwera (Belgique), Maurice Hache et Dominique Coutelle (voir ci-après).

Nerveuse, Taurine paraît en effet ramasser ses angles tendus pour mieux contenir une énergie aussi massive qu’élégante qui ne demande qu’à trouver la puissance de sa libération dans le simple regard du spectateur. Comme si l’inclinaison de ses lignes en appelait le détonateur…

Haute de 2,80 m et large de 4,20 m, Taurine doit son nom à sa forme, qui n’est pas sans rappeler l’animal en plein combat, juste avant la détente ou la charge.

Passer au(x) Salon(s) pour mieux affirmer son dynamisme

Les Salons auront beaucoup compté dans l’élaboration du langage plastique de Christian Armandy, qui fréquentera beaucoup les Réalités Nouvelles et Mac 2000 dans les années 80 et 90, ainsi que, surtout, le Salon de Montrouge, où ses premières sélections lui mettront du baume au cœur.

S’il a connu quelques galeries, « ce sont les Salons qui m’auront permis de passer des petits aux grands formats… »

Reste qu’ « au début, j’étais beaucoup plus abstrait », influencé par Kandinsky, Anthony Caro, Julio Gonzalez, Calder, David Smith.

« Je travaillais sur quelque chose de très léger ; j’essayais de faire, d’introduire des volumes », campe-t-il en préambule.

Et puis, « j’aime bien compliquer un peu les choses. C’est ainsi que j’ai progressivement introduit une deuxième forme, pour qu’elles puissent dialoguer entre elles… »

S’il ne fait jamais deux fois la même chose, « c’est toujours le même style avec des expressions différentes. J’essaie de mettre du dynamisme… »

Sa rencontre avec Michel Vienne et l’association ArtLabCity, ses résidences au château de Bosc, à Domazan (Gard) comme sa participation à la Biennale ArtFareins jalonneront un parcours qui a fini par le conduire au Domaine Saint Jean de Chépy, à Tullins, pour le XVIe Symposium de sculpture de ChépyTerra.