Alain Quercia est né en 1965, il vit et travaille à Grenoble.
Après une formation supérieure de 1986 à 1992 qui mélangeait univers industriel, costume, design, sociologie et philosophie, il a ouvert son premier atelier de plasticien en 1994. Il travaille depuis 20 ans sur la peau comme sujet et objet de son propre système identitaire, sur lequel il fonde sa recherche plastique. En 2005, il réalise une performance, pendant six mois il redessine son corps en modifiant son alimentation et en suivant un programme intense d’exercices physiques.
A la suite de ce travail, l’artiste propose de changer notre perception et de regarder le monde avec notre peau, ce qui donne l’occasion de nombreux échanges et rencontres avec des scientifiques et chercheurs. Une vision de la peau qui nous permet d’atteindre un seuil nouveau : elle n’est plus un objet d’exclusion, mais un vecteur d’inclusion. En 2013, il devient scénographe après une formation à l’ENSATT sous la direction de Denis Fruchaud. Aujourd’hui il collabore avec Yoann Bourgeois et travaille sur des projets personnels qui mélangent art et théâtre contemporain.
APORIA
« Un visage humain, un corps animal. L’un en l’autre, ils ne font qu’un. Chimère à visage humain, métaphore d’une douloureuse dualité. En créant deux chimères identiques qui s’enroulent dans un mouvement de lutte, Alain Quercia ouvre la métaphore. Si l’identité des deux chimères peut évoquer la lutte contre la part d’animalité en chacun, elle peut aussi évoquer la confrontation tragique à l’autre lorsque cette part se libère. Symétrie, mise en abîme, l’un et l’autre aux prises avec l’autre. L’homme en l’animal ou l’animal en l’homme — en soi on le sait, en soi on le tait, en l’autre une évidence contre laquelle on s’épuise à protester. La mise en situation de la sculpture, inspirée de la lecture d’une pièce de théâtre de Bernard-Marie Koltès, amène le regardeur dans l’enclos du combat ; prise de risque contre laquelle Alain Quercia rappelle la mise en garde de l’auteur : méfie-toi si tu vois quelque chose ; laisse les bêtes régler leurs comptes entre elles… »