Maurice HACHE

Tu(r)bulence 2

Entrée en Tu(r)bulences pour saisir la nécessité du collectif

Comme la « tenségrité » maintient notre système solaire dans un équilibre fragile, l’empilement de ces six « tubes » de section rectangulaire, en dépit d’un aplomb chancelant prêt à basculer dans le chaos, donne paradoxalement à voir l’audace d’une stabilité consubstantielle à chacun de ses éléments constitutifs.

Allégorie de l’humain qui tente la verticalité malgré ses doutes, son insatisfaction, ses failles, sa finitude annoncée et ses peines, mais aussi métaphore d’une nécessité du collectif comme ciment sociétal, dans cette apesanteur qui lui est chère, Maurice Hache nous donne là une œuvre essentielle, profondément esthétique.

TU#2 de la série TU(R)BULENCES

Pièce signée – 2019 – acier galvanisé et revêtement par poudre RAL 9005 FT – 300 x 200 x 80 cm – 400 kg.

Maurice Hache, cultiver les angles pour caresser les anges

Donner du volume aux sentiments nous dit Maurice Hache. Comme son nom l’indique et sans jeu de mots, Hache taille dans le vif.

Les points, les carrés, les triangles, les lignes droites et autres angles sont ses pierres angulaires (là aussi, sans jeu de mots) et participent de son champ lexical. La géométrie est son ADN. Cette forme brute, comme il l’exprime clairement, stimule ses sensations interplanétaires, ses perceptions spatio-temporelles, ses pérégrinations « géo-graphiques ». En un mot, elle est la pierre philosophale de l’œuvre de ce Pierrot lunaire qui a la tête dans les étoiles, des idées plein la tête et les mains pour le dire.

Hache regarde éperdument les galaxies, s’en inspire pour dessiner le périmètre de ses émotions, rêvant l’esprit des formes dans une abstraction géométrique. Cela n’est-il pas manifeste dans son œuvre ONPA#14- « On n’est pas des angles » de la série “SLICE SPACE” qui se pense enfant de la Voie lactée, part de constellation, métaforme ? Alors, qu’à y regarder de près, ses créations La vie rêvée de angles ou encore TU#2 de sa série TU(R)BULENCES apparaissent telluriques, ancrées, solides.

Mais l’espace infini, dans sa dimension magistrale, n’est-il pas autant champ de « vide » que champ de pierres, celles-là même qui habillent l’écorce terrestre, roche universelle ? Pourtant l’artiste n’a pas choisi ce matériau.

Strictement habillé de noir ou de blanc, le métal est son médium. Mais ne participe-t-il pas de la pierre ? Ce faisant, on se laisse séduire par le territoire multidimensionnel où Maurice Hache nous convie, fruit du langage mystérieux des ondes qui l’animent.

Lui, poussière d’étoiles, aime s’abandonner dans le dialecte des astres et nous donne à ressentir sa rêverie par-delà le cosmos car si On n’est pas que des angles, il n’est pas interdit de flirter avec les anges !

C’est véritablement utile puisque c’est joli dit Le Petit Prince d’Antoine de Saint-Exupéry et, regardant l’œuvre de Maurice Hache, on en est convaincu.