Né à La Tronche en 1949, Jean Barral-Baron vit et travaille au Grand Lemps en Isère. Il décide à l’âge de quarante ans de se consacrer à la création artistique, quitte son métier chez Schneider, trouve dans l’art son expression, sa relation à l’autre. Quatre années aux Beaux-Arts de Grenoble et les cours du sculpteur Louis Val font éclore son talent. Il reçoit, en juillet 1991, le premier prix Arcabas au Salon international de Chartreuse. Il participe à de nombreuses expositions personnelles ou de groupe. Il a réalisé des œuvres monumentales, des installations: « Houes dressées », hommage à la terre et au travail paysan, » Stèle au vivant » .
« Jean Barral-Baron est un sculpteur, un plasticien, un décorateur, un paysagiste, mais aussi un inventeur, un explorateur, un chercheur … Son œuvre est singulière et d’exubérante diversité, de joie, d’amusement, de tendresse, de patience ou de colère. Il ne s’attarde pas à un genre, une matière, une manière. Il taille, polit la pierre, l’albâtre, le bois, éclate le schiste; soude, perce, travaille à l’arc, avec de petites gouges; il façonne les tôles marbrées de pluie, le fer; l’acier devient ailes de mésange; le lourd verre d’isolateurs électriques devient clochettes; il incruste de silex, allie le galet à l’écorce … Les périodes se succèdent, rebelles aux modes, aux semblants, dans une inlassable recherche. Jeux d’ombres et de lumières. Incrustations. Que dire devant cette invention permanente, cette innocente impudence à associer les matériaux les plus contraires, les plus inattendus, à cueillir l’empreinte, à faire métamorphose, à vivifier le rebut? Que dire devant ce jaillissement ininterrompu de trouvailles, ce travail de fourmi et de titan, devant cette obsession obstinée à lire au fond d’un inconnu qu’inconsciemment il connait et que le hasard lui délivre? Son secret, c’est de savoir cueillir le hasard de la « rencontre », c’est le désir fou d’accorder le dissemblable au divers, le sentiment profond de donner à son tour l’harmonie à la vie et faire œuvre d’une éternelle renaissance. C’est à découvrir sur place, dans son jardin, son atelier, sa demeure. »
Frédérique Deshays – décembre 2013